Jacques Bouchevreau
Qui est Jacques Bouchevreau ?
Dans le Bugey, y’a un gars qui ne fait pas les choses à moitié. Il s’appelle Jacques Bouchevreau. Il est jeune, passionné, et il envoie valser les codes du vin classique comme un bon riff de guitare saturée. Jacques, c’est un retour aux sources, un chemin cabossé entre le vélo, la terre et le raisin. Un mec qui écoute son terroir avant les dogmes. Bref, un vigneron nature comme on les aime chez Whynat.
Jacques Bouchevreau est né en Sarthe, près au Mans. Petit fils de paysans, il grandit les mains dans la terre, le nez dans les bottes. Logique qu’il parte sur un bac agricole. Mais très vite, il comprend que l’agriculture conventionnelle, ça rime trop souvent avec destruction. Ça l’interpelle, ça le bouscule. Il claque la porte. Pause. Il pédale. Littéralement. Jacques se plonge dans le monde du cyclisme de haut niveau, s’essaye à l’endurance, au mental, au dépassement. Puis il revient à la terre. Pas n’importe laquelle : la vigne. Et pas n’importe où : dans le vignoble nantais, berceau de belles histoires naturelles.
De Chevalier à Pacotille, les bonnes écoles du vin libre
Première étape : Éric Chevalier. Là, il met la main à la pâte sur 30 hectares en conversion bio. Il comprend, il apprend. Mais au fond de lui, il sent qu’il manque un truc : l’instinct, l’intuition, la vibration. Et ce déclic, il le trouve en croisant la route de Marc Pesnot – pape du Melon de Bourgogne sans fard. Chez Pesnot, Jacques découvre le vin naturel. Le vrai. Celui qui parle, qui respire, qui bouge dans la bouteille. Il bosse à ses côtés, s’imprègne de ses gestes, de ses silences aussi. C’est aussi là qu’il fait deux rencontres décisives : Romain Arnould et Xavier Billet, les deux électrons libres du domaine Pétouin et Enragé. Deux vignerons qui, comme lui, pensent que le vin se fait avec les tripes, pas avec des manuels.
Une claque, une évidence. Puis, il pousse plus loin, en prenant le temps de voyager dans différentes régions comme le Jura, l'Auvergne, ou encore le Bugey, où il va finir par atterrir et affiner sa vision. Une vendange chez François Galeyrand (Domaine de Pacotille) et un an de taf intense au Domaine d'ici là. La voie est tracée. Coup de bol, coup de cœur : en 2023 il trouve un domaine abandonné à Vaux, dans le Bugey. Personne n’en veut. Trop de boulot. Trop de doutes. Jacques, lui, il dit banco. Il retrousse les manches, bêche, taille, soigne, ressuscite. En 2024, il sort son tout premier millésime. Et bim : la magie opère.
Un domaine de 6 hectares et 100 % nature
Les sols ? Calcaires, marnes, comme dans le Jura. Du vivant sous chaque motte. Il bichonne ses 6 hectares comme on soigne un vieux vélo de course : avec précision, patience, respect. Pas de labour brutal, pas de mécanique lourde. Ici, on tond, on broie, on gratte léger. Sous les rangs, juste une lame pour aérer, pas pour massacrer. Zéro herbicide, zéro raccourci. Et côté traitements ? Il tourne à moins de 3 kg de cuivre par hectare. Une caresse, pas un bombardement. Les cépages ? Des beautés locales : Mondeuse, Pinot Noir, Gamay, Altesse, Chardonnay. Des raisins à fleur de peau, prêts à raconter l’histoire du coin.
Une cave où le vin parle sa langue
Ici, pas de recette industrielle. Pas de levures achetées, pas de filtration, pas d’enzymes. Juste des raisins, du temps, du jus, et si besoin, une micro-dose de sulfites. Vraiment le strict nécessaire. Bref, il fait du vin nature ! Pour les vins rouges, c'est macération carbonique, pour choper le fruit à pleine mâchoire. Sauf la Mondeuse, qui reste 15 jours en macération classique, histoire de prendre un peu de coffre. Du côté des vins blancs, on part sur un pressurage long, 18h, un clin d’œil à Pesnot. Avec une micro macération qui ajoute un petit grain de folie.
Chaque bouteille de Jacques est habillée d’une étiquette peinte à la main. À l’aquarelle. Pas une coquetterie, non. Plutôt un manifeste. L’artisanat, partout. Même dans les détails. Parce qu’on fait pas du vin nature pour aller vite ou plaire à tout le monde. On le fait pour ceux qui ont envie de boire vrai.
Pourquoi on l’aime chez Whynat
Parce que Jacques Bouchevreau, c’est pas un gars qui surfe sur la tendance. C’est un vigneron viscéral, qui a choisi le naturel comme on choisit une philosophie de vie. Sans bruit, sans posture. Juste parce que c’est cohérent. Juste parce que c’est bon.
Et ses vins ? Ils ont le fruit franc et juteux des premières vendanges, la minéralité fine des sols qu’il respecte, et cette poésie un peu brute des débuts sincères. Parfois audacieux, parfois en équilibre fragile, mais toujours vibrants, toujours vivants. Des vins qui osent dire quelque chose, même quand ils cherchent encore leurs mots. Et c’est ça qu’on aime
Jacques Bouchevreau : vins à découvrir


Chardonnay - Alc. 12°
Ici, pas de fioritures, pas de bois, pas de maquillage. Juste un Chardonnay nu, droit, élevé avec patience et respect. Un blanc libre qui laisse...


Pinot Noir - Alc. 13°
100 % Pinot Noir ! Plein Sud, c’est le versant lumineux du cépage, avec ses arômes de petits fruits rouges bien mûrs, sa trame souple,...


Altesse - Alc. 13°
Petite cuvée, grand frisson. 100 % Altesse, cépage autochtone du Bugey, travaillé en toute délicatesse et en micro-volume. Un vin rare, tendu comme un fil,...


Gamay - Alc. 12°
Un 100 % Gamay vinifié en macération carbonique de 12 jours, sans pigeage, comme on laisse une idée infuser sans jamais la forcer. Le fruit...